Bruxelles, ma belle …

Publié le par olirun

Bruxelles aura toujours ses détracteurs qui au lendemain de la course ergoteront sur le manque de places, sur le manque de ravitos, sur la foule, sur la météo et sur la médaille qui est moins grosse que l’an passé… Assez bizarrement, l’année suivante, les mêmes seront sur la ligne de départ car « finalement, Bruxelles, ca ne se rate pas … »

 

Sixième participation en ce qui me concerne et, pour ma part, Bruxelles restera toujours ma course… Pas que j’en apprécie le parcours ni que j’y aie signé mes meilleurs chronos mais cette ambiance si particulière, ce boléro de Ravel en guise de compte à rebours, cette Brabançonne magique sous les arcades du cinquantenaire me sont chers, un peu comme des chefs d’œuvre en péril à l’heure où les nationalismes montent au nord du pays !

 

Depuis mardi, je sais que les conditions vont être idéales. Je sais aussi depuis belle lurette que je pulvériserai mon record fixé l’an passé à 1H39’55’’. Les entraînements à Fleu combiné à la perte de 6 kilos et à une météo propice font que je rêve de passer sous l’heure trente mais pas de fanfaronnade préalable. A ceux qui m’interrogent, je rétorque qu’une heure 35 me contenterait, inutile de se mettre la pression.

 

Me voilà dans mon box, bien placé après 2 kilomètres d’échauffement le long de l’avenue de Tervuren. J’ai oublié mon sac poubelle et la drache qui s’abat sur nous alors qu’il reste cinq minutes m’inonde les épaules… This is Belgium ! La Brabançonne est sifflée par quelques flamingants, sacrilège largement compensé par le nombre de coureurs arborant le drapeau national …

 

Le départ est donné et c’est la cohue annuelle de tous les baudets qui n’ont pas encore compris que la ligne de départ est située à la sortie du parc et qu’il ne sert donc à rien de bousculer les gens pour y arriver. Je laisse le flot des excités passer et déclenche enfin le chrono. Au loin, je vois le ballon 1H30 mais pas de panique, ca ne fait que commencer… Surtout ne pas partir trop vite mais curieusement, je me sens bien, très bien même… J’ai l’impression d’avoir de très bonnes jambes, le Malto et les pâtes auraient-ils un effet à ce point bénéfique ?

 

Premier kilomètre : 4’17.. Gosh moi qui voulais partir en 4’45… c’est râpé. Va falloir ralentir si je ne veux pas griller toutes mes cartouches. Deuxième kilomètre : 4’20… Super le ralentissement. Troisième kilomètre : 4’18. J’ai déjà 35 secondes d’avance par rapport au tempo 1H30.

 

Et si je faisais la course comme ça ? En accumulant les secondes d’avance avant le mur de Tervuren et pour tout donner une fois arrivé à Montgomery ? Et si je parvenais à tenir ce rythme, les jambes ont l’air de bien tourner, la route est dégagée, pourquoi ne pas tenter le coup ?

 

Qu’à cela ne tienne, allons-y et au moins, si je craque, il n’y aura pas de regret…Je sors des tunnels de l’avenue Louise avec 1’10 d’avance sur le tempo. On rentre dans le bois de la Cambre et je coupe bien mes virages en prenant soin de courir sur les trottoirs en mou pour épargner mes articulations. Ravito du septième, aucun souci, je dépasse, je dépasse, je dépasse. On sort du bois, la banderole du 10 kilomètres est là … 42’53’’… Wouaw, j’ai 2’07 d’avance et c’est pratiquement mon record sur 10 kilomètres que je tiens là… On remonte désormais l’avenue Franklin Roosevelt pour arriver à l’hippodrome. Blood & Guts, le ravito du onzième à disparu… Va falloir gérer parce que le prochain ravito est un ravito en boisson énergétique et c’est une hérésie de proposer ce genre de mixture à des joggeurs en plein effort… 

 

On arrive place Wiener et la fanfare entonne un « Rose Marie » repris en chœur par la foule massée là comme d’habitude…Comme prévu, je fais l’impasse sur le ravito Isostar et passe devant AXA, dépasse le ballon des 1H30 et les jambes tournent toujours aussi bien …

 

15ieme, 16ieme, 17ieme, je maintiens le tempo et me voilà au pied de Tervuren, 1000 mètres à 5% de moyenne… Un coup d’œil à la montre, j’ai 3’30 d’avance sur le temps souhaité, je peux gérer et monter à ma main. Sauf écroulement, je la tiens ma barre des 1H30. L’ascension débute et paradoxalement, si l'allure faiblit, ce n’est pas non plus l’effondrement redouté… J’arrive au dessus et regarde la montre, j’ai monté Tervuren en 4’54… Je n’ai donc perdu que 24’ sur le tempo théorique que je m’étais fixé… C’est magnifique et j’en frissonne, le cinquantenaire est en vue, le 19ième est bouclé en 4’30. Ca va le faire … Go go go, je vois Alain, le webmaster de jogging.org qui m’encourage mais je suis à fond dedans… Go go go, plus que 500 mètres, 1H24… Ca va le faire, je rentre dans le parc et dépasse encore un nombre incroyable de concurrents… Les arcades sont là et le soleil aussi. Ca y est, je mets un pied rageur sur le tapis : 1H26’26’’… J’ai écrit une des plus belles pages de mon histoire de coureur amateur... Impossible is nothing ! J’ai le cœur au bord des yeux et les larmes au fond de la gorge… Elles y resteront mais à chacun sa victoire, c’est beau la course à pied !   

 

Vous pouvez consulter ici les données techniques de la course ...

Publié dans Compte-rendus

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M
<br /> Très joli chrono et superbe récit - félicitations.<br /> Marc.<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Super Olivier !!!! Je suis super sontent pour toi et apprécie énormément cette volonté que tu as !!!! RV à Köln !!!!!<br /> <br /> <br />
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