Ardennaise 2012 : A Louette, on court à Louette..

Publié le par olirun

3 ans après avoir y connu sans doute ma plus belle défaillance en course, je retrouvais le chemin de Louette Saint Pierre pour l’Ardennaise. Cette manche du challenge Delhalle propose un parcours boisé sur 21 de ses 22.8 kilomètres avec, comme plat de résistance, l’ascension de la Croix-Scaille.

Même si le parcours avait changé par rapport à il y a 3 ans, je savais que la Croix-Scaille était toujours au menu ainsi que le raidillon final ! J’avais l’intention de courir à plus de 12km/heure et donc, j’avais établi un plan de marche très simple : Engranger des secondes d’avance avant le pied de la montée située au 8ieme kilomètre et essayer d’atteindre le sommet au 12ieme kilomètre après juste une heure de course. Ensuite, gérer l’effort en engrangeant de nouveau des secondes jusqu’au raidillon final pour essayer de rentrer sous 1H54.

Pas d’interrogation possible au moment de faire mon sac : ce sera des trails et rien d’autres au vu des conditions climatiques de ces derniers jours. Mes trails Cascadia vont sortir de l’armoire où elles dormaient depuis le retour de Bouillon.

Arrivé sur place, c’est la foule des grands jours dans ce village proche de Gedinne. Enormément de néerlandophones et aussi pas mal de têtes connues : Manu Gochard, Seb Leduc, le Bob Orange ou encore l’organisateur du Trail de Couvin ! Le peloton fort de 600 partants est lâché à 16h précise.

Englué en queue de peloton, je mets deux bons kilomètres à m’en extirper. C’est au moins la garantie de ne pas partir trop vite. Heureusement, je ne perds pas trop de temps et boucle les 2000 premiers mètres en moins de 10’, dépassant au passage mon coach et l’ami Michel Albert parti en mode touriste !

Le peloton se décante un peu et je peux enfin adopter un rythme de croisière qui me convient mieux soit 4’30 au mille. On rentre dans les bois et c’est la longue descente vers le pied de la Croix-Scaille qui s’amorce. Le chemin est détrempé et je dépasse des concurrents partis en slick ! Un ruisseau qui coule le long du chemin est sorti de son lit et, surpris, je cours les deux pieds dedans. Je ne le sais pas encore mais ces deux pas vont me valoir de belles souffrances.

La descente dure trois kilomètres et même si j’essaie de courir avec le frein à main, le rythme augmente. J’arrive au pied de la difficulté du jour avec 3’ d’avance sur le programme soit en 37’. Un dernier ravito, la bénédiction de Mr le Curé en soutane et c’est parti ! La première partie est très pentue mais le challenge du jour est de ne pas marcher. J’y arrive tant bien que mal mais je sens que mes plantes de pieds chauffent anormalement. Premier kilomètre : 5’56, deuxième kilomètre 6’30… la déclivité s’adoucit et permet de reprendre son souffle : 3ieme kilomètre 4’55 et le dernier en 5’36..

Ca y est, cet ascension était plus difficile dans mon souvenir et je suis au dessus en 1H et 25’’. Je ne suis pas trop en retard sur le timing mais j’ai les pieds en feu ! Je sens des cloches sous mes orteils et il reste 10 kil 800…  Ca va saigner !

Tant pis, même si chaque foulée me fait grimacer, j’avance et reprends mon rythme pour me remettre sous la barre des 5’ au kilomètre. Les 6 kilomètres qui suivent sont faciles et j’aligne les chronos entre 4’15 et 4’30… J’envisage de rentrer sous les 1h50 quand, au début du 18ieme kilomètre, on tourne soudainement à droite. Gosh ! Une montée de plus. C’est râpé pour les 110 minutes et je me remets en mode économie d’énergie. Le tempo re-diminue mais j’ai dit que je ne marcherais pas ! Enfin, on sort du bois et c’est le dernier ravito avant les 3 kilomètres finaux ! Un morceau de pastèque saisi au vol et je me remets dans mon allure de base ! La fatigue est là et sans enlever mes chaussures, je sens que mes pieds sont en sang. Retour vers Louette à travers bois et raidillon final ! Non, je ne marcherai pas ! Enfin, je suis au dessus, une dernière bénédiction par Mr le Curé et je relance la mécanique une dernière fois pour passer le portique d’arrivée en 1h52’47’’ et en 144ieme position !

A peine arrivé aux vestiaires, le verdict est sans appel ! Les chaussettes rouges de sang n’augurent rien de bon et marcher pieds nus vers la douche – froide comme il se doit, c’est un Delhalle – est un supplice ! J’ignore la raison de cette soudaine prolifération de cloches. Les Cascadia ? L’humidité ? Des chaussettes mal mises ou des lacets mal serrés mais la conclusion est la même : ca fait un mal de gueux !

En résumé, une magnifique course bien gérée, une revanche prise, un objectif atteint, et, avec ces cloches, je me suis prouvé que j’étais un battant .. Prochain rendez-vous à Gerpinnes le 15 août …       

 

Publié dans Compte-rendus

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