Marathon de Cologne : Histoire d’une désillusion …
70 jours de préparation répartis sur 42 sorties et 515 kilomètres, un régime alimentaire strict qui m’a vu perdre 4 kilos, un plan de préparation alimentaire suivi dans les moindres détails les 3 jours précédents la course … Tout ça pour un abandon au 24ieme kilomètre… Histoire d’une désillusion …
Et pourtant, …
Pourtant, j’étais confiant au coup de canon après le Deutschland Uber Alles repris en choeur par les Teutons… Les premiers kilomètres, courus dans le bon tempo, confirmaient cette impression.. Je tournais bien entre 4’37 et 4’45 au kilomètre et les 5 premiers se déroulaient sans encombre malgré une chaleur bien supérieure à ce qui avait été annoncé (entre 22 et 24 degrés).
Autre difficulté bien réelle, le vent ! Les larges avenues de la cité rhénane étaient balayées par un vent tourbillonnant qui soufflait bien fort par moment.
Soit. Alors que je parcours le 7ieme kilomètre, mon estomac me fait des tours, je suis ballonné et ne digère apparemment pas la boisson d’attente prise jusqu’à une demi-heure avant le départ… Qu’à cela ne tienne, je continue, ca finira bien par passer.
Autre drôle de sensation, alors que je passe au 10ieme kilomètre en 46’30 soit avec une minute d’avance sur le tempo prévu, je frissonne malgré le fait que la température est élevée et que je suis vêtu d’un T-shirt trop chaud…
Les kilomètres s’égrènent lentement et les sensations se dégradent… Les jambes sont lourdes et ca tire anormalement alors qu’on n’est même pas à mi-parcours… Je passe au 20ieme kilomètre en 1H34 et si je suis dans les temps pour atteindre l’objectif que je me suis fixé, je sais que ca va être la galère… J’ai les sensations dans les jambes du 35ieme kilomètre… Soudain, je ressens une douleur au tendon d’Achille gauche. La douleur est présente à chaque pas et bien qu’elle soit tout à fait supportable, elle s’ajoute aux autres impressions désagréables.
Je passe au semi marathon en 1H42, c’est râpé pour le chrono et je cours le 22ieme kilomètre en 5’10… Les coureurs me dépassent de partout et je ne suis plus dans le rythme du tout… 23ieme kilomètre, 6’28 .. Je suis à la dérive comme le sera une équipe mauve et blanche 6 heures plus tard. Désormais, je sens mon coeur battre au travers de mon tendon. Je termine le 24ieme en 7’20… C’est fini, je jette l’éponge.
Je ne vais pas courir les 18 derniers kilomètres à ce train-là, risquer de me détériorer la cheville complètement et hypothéquer ma fin de saison et le début de 2011. Premier abandon en 4 marathons, la déception est évidemment énorme au vu des sacrifices consentis et que j’ai imposés à ma famille.
A l’analyse, je pense que je me suis fixé un objectif un peu trop présomptueux, j’aurais dû viser 3H30 et m’y tenir au lieu de viser 3H20. Je pense également que j’ai laissé beaucoup d’influx nerveux dans l’organisation du voyage AXA dont j’étais responsable. Organiser un WE pour soi est une chose, organiser le voyage d’un groupe de 50 personnes en est une autre. A l’avenir, je n’associerai plus mes marathons à un voyage que j’organise. Je crois enfin que la boisson d’attente Overstim ne me convenait pas et qu’elle a conditionné négativement mes premiers kilomètres.
Avec son départ à 11H30, sa température et ses successions de faux-plats, l’édition 2010 de ce marathon de Cologne était particulièrement difficile, tous mes partenaires de club ont soit explosé, soit abandonné et personne dans mes connaissances n’a atteint son objectif …
Et maintenant ?
Au moment de l’abandon, le tendon d’Achille était bien gonflé. Il est déjà dégonflé ce matin mais je sens de petits lancements par moment. On va se mettre à la piscine et au VTT pendant une dizaine de jours et on suivra l’évolution avant de reprendre la course !
I will never give up and I’ll be back !
Olivier